Κυριακή 22 Ιανουαρίου 2012

Jenny Mastoraki -- Ah, quelle nuit c’était…-




Ah, quelle nuit c’était…


Et elle dit, je voulais seulement mourir, et comment tout a changé
 et remonte, de cycle en cycle les écumants dans l’eau, de cycle en
 cycle les vies des étrangers, en des âges singuliers retrouvaient -

Dans la sauvagerie des apparitions le fin fond, et dans le vent figé
qui vidait, ô armadas du désert, ô plumes, et la lamentation léchant
 les restes fondus.

Les villes, lambeaux de nuit étoilée, soufflent, leur crête rouge dans
 la brume, vies des étrangers, au cœur de la nuit parvenant avec le
défilé des tempêtes -

et moi qui voulais seulement, moi
Follette, comme il seyait, et tiède de la multitude de sangs, ainsi
 effondrée, avant d’être jugée, s’est perdue

dans la vague de la mer amère, au large.
Et elle pur esprit, comme un passage de caravanes, de troupes en
folie, remède qui irrigue, lent, vêtement lent, d’ombres, qui lui
seyait,

quarante brasse elle disperse au large, comme une vision qui
 s'épanouit à l’étranger, comme un fauve attristé dispersait, dans la
vague qu'elle embrasse, et dans les nuits sans fin, où aucun coq ne
 sonne matines, sur un versant tout noir

sa main se défeuille.

L’endroit a changé et ce n’est plus, ce n’est plus le matin, le vent
du Nord pour qu’ils partent, ceux seulement qui sont empêchés et
 nocturnes.

Une forêt se verrouille, piège obscur, quel obscur frisson, dans les
flaques, des signes qu’autrefois un petit voyageur,

effilochure de damas, fil d’argent, plus loin un bruissement achève
ses riches vêtements.

Et comme la trajectoire d’un brillant assassin, en aveuglant,derrière
les arbres se couche de plus en plus, l’ombre qui fut pesée en haut,
une lune déchirant follement –

folle lune

Viendront des temps de lamentations, de magie, à nouveau la
 femme infidèle dans des bras meurtriers, et la végétation, à
nouveau, érodant les fissures basses des murs, les robes, des armes
qui prirent les vies de braves,

et d'entre les noms des astres qui brillaient, ni le mot lucifer, ni hélas
 –

Et tu te tairas mieux, pour m’écouter, voix d’un inconnu dans
 l’obscurité, le soupir du vengeur qui abat les chars, le quand donc,

l’obstination du messager, qui traçant sa route au péril en des lieux
 encaissés, a scellé sa bouche et attend.

Toujours de nuit voyagent les grands adieux, fortunés les morts qui
restent éveillés, cabotant sur les cimes, sur l’extrémité des coups de
 tonnerre, dans les fourrés d’une divagation insondable en plein
sommeil,

et comme lion dans le ravin ne se rassasie pas, ce petit nuage là leur
 laisse sa marque, embrasant le tranchant, la stature, sombre, le
 regard qui était –

Comme si leur manquaient la fuite rafraîchissante, le ravage des
 parfums en espaces clos, l’humble rivage,

le terrible terrier du sommeil dans la fuite, le presque rien des rêves.

Puisque le baiser aux escales, les adieux, les bateaux, le vent
déchainé, l’esclave malfaisante, et puisque le vertige, le vent blanc
 et des voiles la fureur,

en vain les ors, tellement, les cheveux qui se répandaient.

La reconnaissance, à nouveau, parce que viendra, qu’advienne
l’aube, morsure coupant en deux le monde, les miracles, et les eaux.

Que tremblent ceux qui furent aimés, et comment, l’effarouchement,
 la nudité farouche, suffit, ici aussi figés, comment, faire qu’à
nouveau ils se perdent, et comment, comme un hurlement,

comme un hurlement tombe la fin heureuse et -

Pour toujours il n’y a personne, ni ne perdure, personne ne viendra
 de l’autre rive, marchant lentement aux embouchures avec des feux.

Et si jamais le soir, tous feux éteints, avec sa bourse vide met pied
 à terre, à nouveau étranger à tout, ne veut pas, et déserteur ne peut
ni ne connaît.

Comme quelqu’un, dit-on, qui pilotant s’éveillera dans le lac noir, et
Comme  partout le silence et le calme plat effarouche, dans ses veines
tend l’oreille le poisson sanguinaire,

et des herbes alentour étouffent les passages, les traces des marins,

les ho hisse

Mon petit, ni de par les oiseaux et ni même –

que cesse enfin ce chant, et ne dis plus rien, et ne demande pas, où
 ils ont enfermé, de ses hautes fenêtres elle précipitait les paroles
 sinon,

destinée dorée et juste des suicidés,

le sang, les sangs, qui un instant, comme un lointain météore
 plongeant, le sang, un instant a contemplé ses faibles lumières, la
fumée d’une ville qui se tait, corps lourd, et ne dis plus rien, ne
chante pas, les paroles sinon,

de par les oiseaux elle tient le deuil de ses meurtres, de par les
oiseaux et ni même, l’incendie, l’incendie désertique,

mon petit –

Il y a eu des méfaits et ils ont pesé lourd, et ce qui fait mal, pour
toujours ici, pour toujours demeure, méchant baiser, pour toujours
 sa marque mauvaise, démence sans retour, menace qui assombrit,

un régime sacré de viande qui épuise.

Et ce qui fait mal, et même si c’est oublié à l’aube, une nuit autre,
planète de mauvais augure, se fendille le levant, et resplendissant  de
 temps en temps ses passages dans l’obscurité, comme un reptile,
grand lézard qui bondit, viendra, après l’angoisse dans les sentes,
 corps brûlé et tête tendre, viendra, tout verdi par le feu, et ce qui
épuise, flèche, projectile et méchant baiser,

l’amour sorcier, l’amour terreur le ramène à nouveau.

Réveille-toi, il crie, et ne pleure pas, lui cria-t-il, la main qui a puni
et s’enfuit, à nouveau trempe dans son sang d’autrefois, temps qui
oublie,

et à revers s’écoulant le poison, a verdi les lèvres d’abord, la robe
toute blanche –

Comme le vaisseau naufragé, qui un jour émerge, avec les voiles
 alourdies, les marins, les bois détrempés,

une vague puissante le renverse avec colère, déchire le matelas, les
 garnissages luisants, berceau flottant, souffle un vent fou du Sud,

réveille-toi, et la nuit abolit les crimes.