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Παρασκευή 28 Οκτωβρίου 2011

Vlassis Caniaris -- Yannis Ritsos








hommage-aux-murs-d-athenes-




La Grécité (Ρωμιοσύνη, Romiosini, en grec) dans le dictionnaire français, est définie comme le « caractère de qui est Grec ».
Avec Yannis Ritsos le terme « Romiosini » prend une autre dimension : c’est le chant de la souffrance des Grecs, celui de leur Résistance. Yannis Ritsos a écrit ce long poème à la fin de la Deuxième guerre mondiale (précisément entre 1945 et 1947 à Athènes), après la chute de la dictature de Metaxas (1941) mais il a été publié seulement en 1954.




Ces arbres ne peuvent se rassasier de moins de ciel,
Ces pierres ne peuvent se rassasier sous les pas étrangers,
Et ces hommes ne peuvent se rassasier que de soleil,
Et ces cœurs ne peuvent se rassasier que de justice.

Ce pays est aussi dur que le silence,
Il serre contre son sein ses dalles embrasées,
Il serre dans la lumière ses vignes et ses olives orphelines,
Il serre les dents. Il n’y a pas d’eau. Seulement de la lumière.
Le chemin se perd dans la lumière.
Métal est l’ombre de l’enclos.


Quand ils serrent les poings,
Le soleil est certain pour le monde
Quand ils sourient,
Une petite hirondelle s’échappe du buisson de leur barbe
Quand ils dorment,
Douze étoiles tombent de leurs poches vides
Et quand on les tue,
La vie grimpe la pente avec tambours et drapeaux.
Depuis tant d’années, tous ont soif, tous ont faim, tous sont tués.
Assiégés par terre et par mer
La chaleur a dévoré leurs champs
Le sel imprégné leurs maisons
Le vent a jeté bas leurs portes et les pauvres lilas de la place
La mort entre et sort par les trous de leur uniforme
Leur langue a la rugosité d’une pomme de cyprès
Leurs chiens sont morts avec leur ombre pour linceul
La pluie fouette leurs ossements.
Pétrifiés dans leur guet, ils fument la bouse et la nuit
Scrutant le large déchaîné
Où s’est englouti le mât brisé de la lune.
Le pain s’en est allé, les balles s’en sont allées.
Ils n’ont plus que leur cœur pour charger leurs fusils.
Tant d’années assiégés par terre et par mer,
Tous ont faim, tous succombent mais aucun d’eux ne meurt,
Leurs yeux brillent pendant qu’ils veillent
Et brillent un grand drapeau
Et brille un grand feu rouge,
À chaque aube des milliers de pigeons s’envolent  
de leurs mains vers les quatre portes
de l’horizon.


Traduction de Jacques Lacarrière, Grécité, Fata Morgana, 1976

















Τρίτη 16 Αυγούστου 2011

Yannis Ritsos --- from " Tanagra Women "













The  Potter

One  day  he  finished  with  the   pitchers, the  flower  pots , the  cook-
ing  pots .Some  clay

was  left  over. He  made  a  woman. Her  breasts


were  big  and  firm .His  mind  wandered. He  returned  home late.

His  wife  grumbled .He  didn’t  answer  her.  Next  day

he  kept  more  clay  and  even  more  the  following  day.


He  wouldn’t   go  back  home. His  wife  left  him .

His  eyes  burn.  He’s   half -naked. He  wears  a red  waist-band.

He  lies  all  night  with  clay  women . At  dawn

you  can hear  him  sing  behind  the  fence  of  the  workshop.

He  took  off  his  red waist-band  too.  Naked . Completely naked.

    And  all  around  him

the  empty pitchers , the  empty  cooking  pots , the  empty  flower

   pots

and  the  beautiful, blind ,  deaf-and-dumb  women  with  the  bitten

    breasts




                                                     
                                                     Way  of  Salvation

Nights; big  storms. The  lonely  woman  hears

the  waves  climbing up  the  stairs . She’s  afraid

they’ll  reach  the  second  storey, they’ll  put  the  lamp  out,

they’ll  soak  the  matches , they’ll  make  their  way  to  the  bed .Then ,

the  lamp  in  the  sea  will  be  like  the  head  of  a  drowned  man

with  only  one  yellow  thought .  This  saves  her .

She  hears  the  waves  retreat  again . On  the  table,

she  sees  the  lamp –its  glass  a  little  clouded by  the  salt.



                                                                  Of  the  Sea

Dexterous , proud , handsome,  with  a  strong  Knife,

he  cut  up  the  large  fish  in  pieces  on  the  wharf-

he  threw  the  tail  and  the  head  in  the  sea .

The  blood  trickled  on  the  boards , shining .

His  feet  and  hands  were  red.

One  woman  told  another : “ His  Knife

red-how  well it  suits  his  black  eyes-

red, black , red –”. In  the  narrow  street  above,

the  fishermen’s   children

weighed  fish , coal

on  an  ancient  pair  of  sooty  scales.




Death  at  Carlovassi

The  dead  man  and  the  icon  were  in  the  inner  room . The  woman
stood  over  him. Both  with  crossed  arms. She  didn’t   recognize
     him .
She  uncrossed  her  arms. The  other  woman , in  the  kitchen ,

was  cleaning  the  string  beans . The  sound  of  boiling  water in  the

    pot
poured  into  the  dead  man’s  room . The  elder  son  came in. He

   looked  around.



He  slowly  pulled  off  his  cap. The  first  woman, aw  noiselessly  as

       she  could,

gathered  the  egg  shells  from  the  table  and  put  them  in  her 
        pocket. 












  yannis  ritsos “ selected  poems”  translated  by  nikos  stangos ed /Penguin  1974